La pollution est dans le pré

Bonjour, moi c’est Didier, 48 ans, célibataire et éleveur bovin en Béarn, à proximité de Pau pour les Parisiennes. C’est pour moi une chance de participer à l’Amour est dans le pré. Puis voir Karine être à deux doigts de glisser à cause de ses talons… enfin, vu la hauteur ce sont des échasses. Ça vaut le détour quoi.

Je suis mon propre employeur. Je gère mes heures, travaille dehors la plupart du temps. C’est un rêve de gosse de faire ce métier. Je revois encore les yeux de mon père quand j’ai repris l’affaire. La fierté. Autant pour lui que pour moi je pense. Con de poussière dans l'œil.

Mais la réalité au fil des années… Les dettes, les huissiers, acheter plus de matériel pour plus de chiffre. Moi qui y suis par passion, j’en suis à parler de rendement. Cette course au chiffre est pensante vous savez. Pas que pour moi. Mon père ne me voit plus heureux, madame est partie, mes enfants aussi. Eux qui petits pataugeaient dans la boue avec les bêtes, je ne pense pas qu’ils reprendront l’exploitation. Malgré ce que l’on entend, la vie à la ferme ce n’est pas facile.

Moi dans tout ça ? Eh bien malgré tout, je pense être un bon gars, rigolo et aimant. Très aimant même, tant la ferme est une maîtresse exigeante. Mes principaux atouts ? Disons que si vous écoutez le gouvernement et la Cour des comptes, sachez que vous aurez la chance de côtoyer les premiers pollueurs du pays. Classe non ? Imaginez comme je suis riche, je me permets de polluer par plaisir.

Vous ne comprenez pas ? C’est simple. L’Etat demande une stratégie de réduction du cheptel bovin pour respecter les engagements climatiques du pays. En gros, réduire le nombre de vaches. Venant de personnes mangeant de la viande en quantité, poussant aux profits les grosses sociétés en tous genres, faisant des allers-retours en avion pour nous dire comment moins polluer, venant de rédacteurs n’ayant jamais vu un tracteur, je trouve ça savoureux. Pas vous ?

 

Retrouvez mon billet d'humeur mensuel dans La Chronique de PilouBéarn du numéro 280 de La Gazette du Béarn des Gaves ainsi que dans l'édito du numéro 32 du Journau de PilouBearn.

 

Un apercu dans le cur d une fan